Entre expansionnisme de Trump et post-colonialisme, quelle architecture de sécurité pour le Groenland ?

En ce début d’année 2025, les déclarations du président Trump sur le Groenland, et son insinuation de mesures économiques ou militaires si les demandes américaines ne sont pas satisfaites, remettent en cause la solidité du lien transatlantique et, avec elle, l'OTAN et l'architecture de sécurité pour le Groenland.

Cette présentation se concentre sur les enjeux de sécurité pour le territoire autonome du Groenland, stratégiquement situé entre la Russie, l'Europe et l'Amérique, et sur la voie de l’indépendance, à un moment où les grandes puissances redessinent les contours de l'ordre mondial. Adoptant le cadre analytique de l'école de Copenhague, la présentation s'écarte des approches de la sécurisation de l'Arctique qui ont prévalu depuis 2007 pour examiner la sécurisation à un niveau infrarégional. À cette fin, elle analyse les discours de sécurisation de quatre acteurs - les États-Unis, le Groenland, le Danemark et l'Union européenne. S'interrogeant sur les degrés de convergence et d'incompatibilité des logiques de sécurisation respectives, la présentation soutient qu’ils pourraient indiquer un rôle plus important pour l'UE dans l'architecture de sécurité du Groenland et explore les options respectives.

Cécile Pélaudeix est politiste, Membre associé à Pacte, équipe Gouvernance. Ses recherches portent sur l'interaction du droit et de la politique dans les contextes régionaux et transrégionaux. Elle a mené des études sur l'effet de la politique des grandes puissances sur la coopération dans la région arctique, sur l'intégration et la différenciation régionales dans l'UE, l'ASEAN et le Mercosur. Elle a développé une expertise sur la Chine en tant que grande puissance, ainsi que sur l'autonomie stratégique et la politique de sécurité de l'UE.