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Séminaires et ateliers / Villes et territoires, Séminaire Villes et Territoires
Le 13 décembre 2024
Institut d'Urbanisme et de Géographie Alpine - Salle des actes

Claude Janin, Nicolas Robinet
Le paysage est à première vue la portion visible d’un territoire ".../..., où s’inscrit une combinaison de faits et d’interactions dont on ne voit, à un moment donné, que le résultat global”1 . Il est souvent ainsi défini comme le "miroir des relations anciennes et actuelles entre l’homme et la nature qui l’environne"2 . Apparence visible d’un lieu, il en est aussi la mémoire par les formes qui se sont fabriquées, ou estompées au fil du temps. À ce titre il est un lieu privilégié de lien entre histoire et géographie, entre espace et temps. Aussi est-il logique que la discipline récente de l’archéogéographie, néologisme évocateur de l’interdisciplinarité entre archéologie et géographie, se soit saisie de ces deux dimensions structurantes du paysage, avec une attention particulière portée à sa dimension mémorielle.
Cette présentation des travaux de Claude Janin et Nicolas Robinet propose en premier lieu de faire le lien entre les formes perceptibles et les processus qui ont conduit à leur formation. Il s’agit également de chercher à les situer, lorsque c’est possible, dans une échelle temporelle en lien avec le contexte de l’époque correspondante. Dès lors il s’agit de faire le lien entre ce que l’on peut observer et percevoir du et dans le paysage, les interprétations que l’on peut en faire, avec les connaissances du lieu ou intuitions que l’on peut en avoir. Pour cela, des méthodologies complémentaires sont nécessaires.
L’archéogéographie est apparue dès lors intéressante, car elle permet de combiner des vues d’ensemble du site, à l’aide de lecture de paysage et de la géomatique, avec des observations plus précises et plus localisées lors de prospections de surface. L’objectif est de caractériser les formes naturelles du site, liées à sa géomorphologie, et de mettre en évidence toute supposition d’artefacts (talus, murets, tas de pierres, excavations...) révélant une intervention humaine.
En lien avec les méthodologies classiques (lecture de paysage, prospection de surface, fouille) et des technologies plus récentes du siècle dernier (prospection aérienne, relevés topographiques), les avancées technologiques des dernières années ont permis de déployer de nouveaux outils et de nouvelles méthodes qui métamorphosent les recherches archéologiques.
Partant du constat que ces avancées se développent très vite et sont en perpétuelle évolution, et le fait qu’elles deviennent plus facilement accessibles (aux chercheurs, mais également au grand public), notre recherche s’attache à tester ces nouvelles méthodes qui sont mises en œuvre, plus précisément celles qui se pratiquent en amont des fouilles archéologiques, au moment de la prospection archéologique, afin de tester leur pertinence, leur efficacité, ou encore leurs complémentarités.
Nous nous intéressons plus particulièrement aux relevés par drone et à la photogrammétrie, qui sont devenus en quelques années d’un usage courant, ou aux relevés LIDAR qui rendent « visible » le sol, même lorsque celui-ci est couvert par d’autres éléments du paysage (végétation), et qui se démocratise grâce à l’IGN, mais également à des techniques plus exploratoires comme les données thermiques qui, par des zones de différentes températures du sol, peuvent révéler des structures en sous-sol.
Afin d’évaluer la pertinence de ces nouvelles méthodes, nous les avons testés sur des sites où la présence de vestiges archéologiques était avérée : oppidum de Joeuvres en bord de Loire (42), le site antique d’Alba la Romaine (07) et l’ancienne Abbaye de Bonnefoy (07).
Nous présentons ici les premiers résultats, la finalité étant de pouvoir détecter des sites « potentiels » où la présence de vestiges est suspectée, dans le but de rationaliser la prospection et ainsi d’optimiser le travail de recherche sur le terrain. Ces méthodes commencent déjà à être utilisées en archéologie préventive en amont des travaux d’aménagement, pour accélérer les travaux de diagnostic archéologique effectués par l’Institut national de recherches archéologiques préventives (INRAP).
1 Deffontaines JP, 1985, "Etude de l'activité agricole et analyse du paysage" p 35-37, Espace géographique, N°1 1985
2 Lizet B, De Ravignan F, 1987, " Comprendre un paysage" INRA
Date
15h-16h
Localisation
Institut d'Urbanisme et de Géographie Alpine - Salle des actes
Cycle de séminaire
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